Un lieu de rêve... [PV Sparkled Grungy]

L’atmosphère était bien lourde aujourd’hui. On pouvait croire qu’un orage allait éclater à tout moment. Ou tout du moins qu’on allait se prendre une saucée sur la figure très prochainement. Et pourtant, c’était à peine le matin, juste le début de la journée et voilà que le ciel se faisait déjà incertain. Même pas un souffle de vent pour venir soulager les êtres vivants de Wynter. Aujourd’hui, il était vraiment difficile de se bouger, une sorte de langueur avait prit l’étalon alezan qui traînait vraiment la patte, marchant lentement et posément le long d’un petit sentier. Il ne savait pas où il allait mais qu’importe, il sentait juste devant lui la douce et frétillante odeur de l’eau. Là ça devenait intéressant. Se redressant, l’étalon alezan secoua sa fine tête racée, faisant onduler sa crinière sur son encolure massive et légèrement arquée. Comme piqué par un moustique, l’étalon donna un coup de cul dans le vide puis il partit au galop. Mais attention, c’était un vrai Welsh hein alors il ne partit pas comme un con, dans un galop ventre à terre et en déséquilibre total. Non et non. Il partit doucement mais avec une grande impulsion. Rebondissant et s’envolant tout les trois temps. La tête bien basse, il ronflotait des naseaux et frémissait de partout. Sur son dos, la sueur dut à la chaleur coulait lentement jusqu’à ses flancs, ce qui le dérangeait de plus en plus. S’énervant un peu, comme ayant pété un fusible, l’étalon accéléra, ses sabots sur les pierres produisant un véritable roulement de tonnerre. Soudain, il ralentit et se redressa, voilà la source de l’odeur de l’eau. Des sources. Arf ce n’était pas trop tôt. Progressivement, le jeune étalon alezan repassa doucement au trot. Un petit trot léger et rebondissant. Relevant la tête, des gouttes de sueur glissant jusqu’à ses naseaux, il s’ébroua tout en continuant à avancer. Il faisait tellement lourd que sa crinière même collait à son encolure massive. Il n’avait qu’une envie ; se plonger tout entier dans l’eau. Ce qu’il allait faire de suite.

Et de ce fait, continuant à avancer, il ne changea pas d’allure et pénétra dans l’eau au trot par un plan de sable incliné. Abaissant sa tête pour la plonger dans l’eau claire et fraiche, il souffla fortement des naseaux, provoquant de nombreuses rides sur l’eau. Il y était arrivé si vite qu’il n’avait même pas regardé s’il y avait du monde. A vrai dire, monde ou pas, il y serait quand même allé car il avait décidément trop chaud. Et le voilà, enfin plongé dans l’eau liquide bien fraiche et cristalline. Se redressant, et sortant la tête et l’encolure de l’eau, ruisselante, il fit pour la première fois, le tour de l’horizon des yeux. Tiens mais n’y avait il pas quelqu’un là-bas sous les arbres ? Remarquez, avant qu’il puisse approfondir, un sourd grondement se fit entendre. Tonnerre. Relevant la tête, le jeune étalon se prit une goutte dans l’œil. Merdouille voilà la pluie. Se secouant, il sortit entièrement de l’eau, prenant le temps de s’ébrouer avant de rejoindre le couvert des arbres d’un petit galop, fuyant la pluie qui venait de grossir quelque peu, devenant menaçante. Regardant une seconde la pluie tomber, il se retourna et se retrouva nez à nez avec une jument alezane. Alors c’était elle qu’il avait vu de loin ! Esquissant un petit mouvement de la tête pour la saluer il ronflota doucement des naseaux avant de se reculer d’un pas, histoire d’avoir suffisamment d’espace vital. Sa croupe était un peu à découvert et la pluie tambourinait sur la peau tendue mais il ne releva pas et posa son regard d’ambre sur la jument. Fallait peut-être qu’il dise quelque chose ? Histoire de se présenter ou d’engager la conversation non ? Se décidant le jeune étalon parla d’une voix douce mais très neutre, comme s’il était un peu hésitant sur la conduite à tenir. Voilà pourquoi il opta pour des paroles neutres :

« Sale temps pour sortir … »