Quand ça fait sploch sploch. ( PV Vi’ )

Rhalala ça va mieux après une petite douche quand même ! Enfin parlons plutôt de bain dans le cas de l’étalon alezan car il avait plongé tout entier dans l’eau. Bien que cela ne soit pas son plan initial, il faut l’avouer … Mais passons. Pour l’instant, nous en étions restés au moment où l’étalon alezan venait d’entendre un bruit. Ou tout du moins le croyait il. Il n’en était pas totalement sûr, ne connaissant pas parfaitement les marécages, il pouvait tout simplement s’agir d’un crapaud venant de faire trempette ou d’un serpent d’eau qui glissait entre les roseaux. Pourtant attentif, l’étalon couleur flamme était campé sur ses jambes, la tête haute et fière, il attendait. Ses crins toujours collés sur son encolure, il allait se désintéresser des alentours, n’entendant plus rien lorsqu’un hennissement retentit tel un coup de trompette dans le calme tout relatif des marécages. Sursautant quelques peu, éclaboussant les alentours, l’étalon alezan pirouetta pour se mettre face à la source, face au bruit, la tête haute et les naseaux dilatés, vibrant pour tenter de capter une odeur. Alors qu’il venait simplement de s’immobiliser, un autre hennissement se fit entendre. Un peu plus fort que le précédent qui était plus hésitant. Celui-ci était déterminé mais semblait chercher quelque chose. Lui ? Qui sait. Dans le doute, l’étalon se contenta de ronfler doucement des naseaux. Si l’autre le cherchait et qu’il était attentif, il entendrait ce petit ronflement et il viendrait peut-être. A vrai dire, pour l’instant, l’étalon alezan n’était pas décidé à bouger. Il était bien là, les sabots dans le sable blanc, le corps trempé mais d’eau claire et les crins collés contre son corps musculeux et couleur flamme. Il patienta alors, restant tranquille et immobile comme il savait le faire sans problème. De toute manière, il n’eut pas à attendre bien longtemps car rapidement, il entendit des bruits de pas. S’orientant un peu mieux grâce à ce bruit, il aperçut bientôt à travers les roseaux une silhouette d’un blanc éclatant. De loin, il aurait dit que l’équidé qui s’approchait n’était pas grand mais plutôt fin. Une jument peut-être ? La bourrasque de vent qui s’éleva d’un coup confirma son avis. L’odeur bien particulière d’une jument parvint jusqu’à lui. Plutôt jeune et encore en forme à priori. Se redressant un peu plus et tendant son encolure, il finit par voir la jument. Car jument il y avait bien.

Blanche comme la neige, elle semblait l’avoir vu car elle s’approchait dans sa direction. Mettant donc l’un de ses postérieurs au repos, le jeune étalon alezan adopta une position plus confortable que la précédente, trop tendue, et attendit que la jument blanche s’approche. Comme dit plus tôt, il ne bougerait pas. Il était trop content d’avoir trouvé un endroit où il pouvait se tenir debout sans s’enfoncer et avec de l’eau vraiment propre qu’il ne le quitterait pour rien au monde pour le moment. Attendant que la jument parvienne jusqu’à lui, il la fixa sans détour, l’une de ses oreilles pointée vers elle et l’autre pointée vers l’arrière, écoutant le petit glouglou discret de la source qui avait créé le tout petit lac qui se trouvait à ses côtés. Il ne s’était pas trompé, la jument blanche était petite, une ponette plutôt. Il restait plus grand qu’elle mais il savait parfaitement qu’il n’était pas grand, à peine plus d’un mètre cinquante et un tout au plus. Elle devait donc faire partit des poneys. Bien proportionnée, elle avait une tête toute mignonne avec de grands yeux noirs et de petites oreilles qui pivotaient rapidement. Elle semblait énergique et vive d’esprit vu le regard qu’elle posait sur les choses. Un dos court et des membres bien musclés, elle n’était pas vraiment de ses juments qui ne faisaient rien de leur journée à part s’admirer et papoter. Enfin, c’est ce que laisser supposer son apparence. Mais qui a dit qu’il ne faut jamais se fier aux apparences ? Réservant donc son jugement, le jeune étalon s’étonna plutôt de la facilité avec laquelle la ponette blanche avançait dans le marécage. Lui qui galérait était stupéfiait de la marche souple et fluide qu’avait la ponette. S’il est vrai que Sparkled Grungy marchait ainsi sur la terre ferme, il avait plus de mal sur cette terre instable et dans laquelle il était si aisé de s’enfoncer. Son regard d’onyx avait dévié pour se promener sur le paysage qui les entourait à cette pensée. Il fut donc surprit lorsqu’il releva son regard de se retrouver face à face avec la ponette blanche qui ne semblait pas encline à briser le silence qui c’était installé. A vrai dire l’étalon aurait put rester là, en silence, à observer la ponette, tranquille et serein mais ce n’était guère poli. Il se redressa donc, la tête haute et la mine curieuse. L’œil pétillant et sa queue encore trempée fouillant l’air pour tenter de faire fuir les moustiques. Lorsqu’il parla, ce fut d’une voix douce et posée, grave et modulée mais aussi un peu hésitant, comme s’il ne savait pas vraiment de quoi parler. Voilà sûrement pourquoi il opta pour un sujet un peu léger mais qui impliquait la ponette et lui. Parfait en somme pour démarrer une conversation pour l’instant anodine. D’autant plus que la question lui permettait de voir si cette terre était sous la domination d’un équidé où non. Histoire de savoir s’il pouvait y aller en paix ou non en somme.

« Bien le bonjour … Vous semblez être bien à l’aise sur ce terrain marécageux, bien plus que moi tout du moins. Aurais-je pénétré sur votre territoire Mademoiselle ? »

Il aimait bien commencer ainsi. Ca faisait beau parlé et puis ça faisait quelque peu courtois. Gentleman. Nan vraiment, il aimait bien commencer une discussion par une question. Puis ainsi, il pouvait satisfaire sa curiosité ce qui n’était pas plus mal non plus. En somme, un double avantage qui n’était pas rien aux yeux de l’étalon alezan qui avait posé son regard sombre sur la ponette, soutenant le sien sans ciller.